TPE Odeurs

3. L'olfactométrie

      L'olfactométrie est la mesure du degré d'acuité de l'olfaction ainsi que de la sensibilité aux différentes odeurs. Dans les deux cas, un capteur est mis en présence d'une odeur (le stimulus).L'olfactométrie se calcule grâce à un olfactomètre, utilisé aussi bien en laboratoire que sur le terrain, c'est un appareil portable utilisant un liquide de référence et qui permet d'analyser des gaz polluants ou malodorants.

    
L'olfactomètre est l'appareil utilisé pour les mesures de l'olfaction, qui s'expriment en olfacties.
 
 
L'olfactie est une unité de mesure s'exprimant en grammes par litre d'une solution odorante (elle même perçue par un grand nombre de personnes n'ayant aucune déficience olfactive). 
 
Olfactomètre
 

La mesure des odeurs

 

Les paramètres d'une odeur sont :

  • Quantitatifs : son intensité, sa force
  • Qualitatifs : sa description comme la référence à un objet odorant (ex. la rose) ou la constitution chimique du mélange odorant
  • Temporels : l'évolution dans le temps de son intensité et/ou de sa qualité (ex. note de tête d'un parfum)

    Dans de nombreux domaines il s'avère nécessaire d'évaluer une odeur par exemple dans la parfumerie et les cosmétiques, le contrôle de qualité et les tests de préférence dans l'agro-alimentaire, le traitement des nuisances olfactives, etc. Les méthodes utilisées pour mesurer les odeurs sont l'analyse physico-chimique et l'utilisation d'un 'jury de nez' entraîné.

Dans le cas de l'évaluation de nuisances olfactives, on utilise aussi les enquêtes auprès des populations concernées.

Enfin des nez artificiels ou nez électroniques commencent à apparaître sur le marché.

 

1.1. L'analyse physico-chimique

 

   Une odeur est liée à la présence de composés chimiques de l'air. La méthode physico-chimique consiste à rechercher et quantifier les éléments chimiques présents dans l'atmosphère puis a se reporter à une table des propriétés olfactives de chaque corps pour caractériser l'odeur résultante. Cette méthode a des limites :

  • la concentration des produits odorants est souvent si faible qu'ils ne sont pas détectables, même par les analyseurs les plus performants,
  • les propriétés olfactives des mélanges sont différentes de celles des constituants pris séparément, et souvent varient avec la concentration
  • enfin, tous les composés chimiques ne sont pas odorants, mais ils peuvent influencer la sensation perçue avec le mélange.

1.2. Le jury de nez

 

      Pour un spécialiste des études de nuisances olfactives le terme 'olfactométrie' désigne la mesure des odeurs à l'aide d'un jury de nez. Par rapport à un instrument d'analyse l'être humain fait une évaluation directe de l'odeur : Le mélange est-il odorant ou non? Quelle est l'intensité de la sensation ? Quels sont les composants du mélange ?

      Un jury est constitué de quatre à seize sujets sélectionnés sur leurs capacités olfactives, ils doivent être représentatifs de la moyenne de la population. Ces sujets sont entraînés en fonction de la tâche qui leur sera confiée : s'ils doivent décrire des odeurs complexes leur entraînement consistera à détecter et nommer les constituants d'un mélange, s'ils doivent mesurer des intensités ils classeront les solutions par ordre de concentration croissante.

      Ce jury, une fois entraîné, est placé dans les situations olfactives pour caractériser une source de nuisance, tester l'efficacité d'un procédé de déodorisation, évaluer la dilution d'une odeur dans l'environnement.

 

1.3. Mesure de l'intensité de l'odeur

 

     L'intensité perçue d'un mélange odorant est une fonction de sa concentration; la mesure de la concentration requiert un olfactomètre à dilution. Il existe plusieurs méthodes permettant de déterminer la concentration d'un mélange.

      La méthode la plus courante consiste à placer le jury et l'olfactomètre dans un local déodorisé. Le mélange odorant, après avoir été dilué par un gaz inodore, est présenté aux membres du jury. Par des essais successifs on cherche la dilution maximum (N=Vo/Vo+Vg, Vo : volume d'air odorant, Vg : volume du gaz inodore) pour laquelle le stimulus est détectable, c'est le seuil de perception du mélange odorant. On caractérisera alors l'intensité comme étant N fois le seuil de perception.

    Une autre méthode, applicable sur le terrain, est d'utiliser un olfactomètre de n-butanol pouvant délivrer un stimulus odorant d'intensité connue et réglable. La méthode consiste à demander au jury d'égaliser l'intensité du stimulus et celle de l'air ambiant. On caractérisera alors cette intensité comme étant équivalente à une concentration de n-butanol.

 

1.4. Les nez artificiels

 

    Un nez artificiel est constitué d'un ensemble de capteurs chacun faiblement sélectif à un composé chimique. Il existe plusieurs sortes de capteurs (par exemple: de type oxydes métalliques, de type polymères conducteurs et des biosenseurs à base de bicouches lipidiques).

    Ces capteurs sont associés à un dispositif de traitement des informations par réseau de neurone formel, de type perceptron multi-couches. Après une période d'entraînement, supervisée à l'aide d'une règle de rétro-propagation de l'erreur, ces dispositifs sont capables d'identifier certains mélanges mais surtout d'évaluer les différences d'un mélange odorant avec un prototype. Les performances de ces nez électroniques sont très inférieures à celles d'un nez humain mais ils sont infatigables, c'est pourquoi ils commencent à être utilisés dans le contrôle de qualité principalement dans l'agro-alimentaire.

 

 


02/01/2012
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